La crise de la quarantaine ? Certains s’achètent une voiture, d’autres changent de boulot. Moi, j’ai décidé de passer le permis moto. Un vieux rêve de Route 66 qui refait surface, une envie de liberté, et l’idée un peu folle de transformer ce cap symbolique en véritable projet. Pas de fuite, juste une façon de remettre un peu de vent dans les voiles… et dans le casque.
Du rêve…
D’où m’est venue cette idée ?
Depuis toujours, j’ai ce vieux rêve un peu poussiéreux qui traîne dans un coin
de ma tête : faire la Route 66. Pas une lubie récente, non, un vrai rêve de
jeunesse. Dans ce rêve un peu flou mais bien accroché, je me voyais déjà
traverser les huit États qui séparent l’Illinois de la Californie, installé
dans une vieille américaine. Une Mustang décapotable, une Pontiac Firebird…
bref, un de ces engins qui sentent le cuir, l’essence et les années 70.
Et évidemment, dans mes rêveries, la version “ultime” de ce
voyage, c’était en Harley-Davidson. Le cliché total, oui, mais assumé. Le
problème, c’est que dans la vraie vie, je n’ai pas le permis moto. Je n’ai même
jamais posé une seule fesse sur un deux-roues motorisé. Ni moto, ni scooter, ni
même mobylette. Autant dire que l’idée restait rangée au rayon “mythes et
chimères”.
Il y a quelques années, j’avais lâché ce rêve en famille, au
détour d’une conversation. Ça avait fait sourire tout le monde, ça avait même
pris la forme d’un “projet du dimanche”, mais sans jamais aller plus loin.
Encore un truc qui finit dans la catégorie “un jour peut-être”, qui se
transforme doucement en fantasme.
Et puis, lors des dernières vacances d’été, rebelote : on se
retrouve en famille, ambiance tranquille, et le sujet revient sans prévenir.
“Il y a quelques années tu nous avais parlé de faire la Route 66… pour moi
c’est toujours ok !”
Je ne m’y attendais absolument pas. D’habitude, quand j’en parle, j’ai droit à
des “ah oui !”, “sympa !”, “bonne idée !”, mais ça s’arrête là. Juste des
réactions polies, sans engagement.
Mais cette fois, ça sonnait différemment. Quand on m’a
regardé droit dans les yeux en me demandant :
“On fait ça quand ? Moi je suis chaud !”
… j’ai senti que ce n’était plus juste un fantasme. Alors j’ai pris un air
sérieux et j’ai sorti la carte : “Bon, si on veut vraiment le faire, il faut
une date. L’été dans deux ans, par exemple ?”
Et très vite, la logistique est entrée dans la danse. J’ai
exposé mon idée : si on part à plusieurs, on loue des vieilles américaines sur
place, et on traverse la Route 66 à la queue leu leu, tranquille.
Sauf que mon interlocuteur, motard, évidemment, m’a coupé
net :
“Ah mais non ! La Route 66, c’est à moto qu’il faut la faire !”
Et là… toutes mes chimères sont revenues d’un coup.
La Route 66 en Harley.
Celle du rêve de gosse.
Celle que je rangeais soigneusement dans la case “pas pour toi”.
On a continué à en discuter, et il ne m’en fallait pas
beaucoup pour être convaincu. Au fond, je le savais déjà : découvrir les grands
espaces américains à moto, ça n’a rien à voir. Le paysage défile autrement, le
vent, le bruit, l’odeur, tout est différent. Mais jusque-là, je restais
rationnel : pas de permis, pas de moto, donc autre option.
Et puis ce jour-là, j’ai arrêté d’être rationnel.
J’ai décidé de passer mon permis moto.
Étape 1 : le permis.
Étape 2 : la Route 66.
Simple. Basique. Mais décisif.
Le reste des vacances, j’avais ça en tête du matin au soir : passer le permis moto.
Je me surprenais à traîner sur YouTube pendant des heures, à regarder des road
trips, des mecs qui traversent des déserts en Harley, des comparatifs de motos,
des conseils de débutants. Et plus j’avançais, plus je me rendais compte que ça
devenait un vrai projet. Plus qu’un déclencheur de crise, un truc qui me
faisait vraiment vibrer.
… à la réalité
De retour à la maison, l’euphorie retombe un peu et la
réalité pointe le bout de son nez.
Je me mets donc à fouiller Internet : sites spécialisés, blogs de motards
débutants, articles sur le “nouveau permis moto”, vidéos sur le permis A2,
retours d’expérience, conseils de sécurité… Je passe de lien en lien, comme si
je voulais rattraper d’un coup toutes les années où je n’avais jamais songé
sérieusement à monter sur une moto.
Très vite, je réalise que derrière le rêve et
l’enthousiasme, il y a aussi du concret. Les motos accessibles pour un
débutant, les questions de sécurité, les obligations pour les cours… Tout ça
m’ouvre les yeux sur un point essentiel : ce projet ne se fera pas juste avec
de la motivation.
Il va falloir planifier, anticiper, et surtout budgétiser.
Le permis moto devient alors mon projet n°1, celui
qui conditionne absolument tout le reste. Pas de permis, pas de moto. Pas de
moto, pas de Route 66.
La réalité est simple… mais elle fait un peu redescendre.
Le projet
À ce stade, je me rends bien compte que tout ça ressemble à
un “caprice de grand”.
Un truc qui peut rapidement coûter très cher, surtout quand on n’en a pas
besoin au quotidien. Parce qu’on va être honnêtes : passer le permis moto, pour
moi, ce n’est pas une nécessité. Ce n’est pas lié au boulot, ni à un besoin de
transport. C’est juste pour le plaisir. Un vrai plaisir assumé, mais un plaisir
quand même.
Et dans mon délire, une fois le permis en poche, je ne
compte même pas utiliser la moto pour aller travailler ou pour faire des
allers-retours en ville. Non, l’idée, c’est plutôt d’en faire un objet de
loisir, un truc qui sort le week-end quand il fait beau, un prétexte pour
se barrer une heure ou deux et se vider la tête.
Mais il y a un petit détail : pour être à l’aise lors de ce
fameux road trip sur la Route 66, il ne suffira pas d’avoir un permis tout
neuf. Il faudra rouler. Régulièrement. Prendre de l’assurance. Sentir la
machine.
Donc, à ce projet “permis moto” vient naturellement s’ajouter un autre projet…
l’achat d’une moto.
Et là, la note grimpe tout de suite d’un cran.
Finalement, quand je prends un peu de recul, je me dis que
oui : dépenser plusieurs milliers d’euros “pour s’amuser”, c’est un sacré
caprice. Un caprice digne d’une crise de la quarantaine bien assumée.
Et tu sais quoi ?
Validé.
Passer le permis moto sera officiellement l’objet de ma crise de la
quarantaine.
La planification
C’est très clair dans ma tête : ce projet sera pour mes 40
ans.
Ce cap symbolique me sert de date butoir, de motivation
et, quelque part, d’excuse officielle. Alors je me mets à organiser tout ça
plus sérieusement. Je construis un petit rétroplanning maison, avec plusieurs
étapes : une phase de recherche, le choix de la bonne moto-école, le choix de
la moto, et surtout la grande question du "quand" : quand passer le code,
quand attaquer le plateau, quand se lancer en circulation.
À ce stade, le budget n’est pas encore mon obsession. Je
suis encore dans la phase “découverte”, celle où l’on rêve un peu, où l’on se
renseigne sans regarder l’addition. Je commence à cerner le type de moto qui me
plaît vraiment : une position droite, un style Harley ou néo-rétro, quelque
chose de cool et confortable. Rien à voir avec les sportives ou les trails. Je
ne cherche ni la vitesse, ni l’utilitaire, ni l’envie de m’aventurer sur des
pistes. Je veux juste rouler tranquillement, sans me mettre en danger.
Puis très vite, une autre idée s’impose : la sécurité.
Grâce à Internet, je réalise que l’équipement n’est pas juste conseillé : il
est indispensable. Et pas seulement pour la route, mais dès les premiers cours.
Blouson, gants, bottes, casque… Même avant de penser “moto”, il faut penser
“équipement”.
Donc oui, prévoir un budget pour ça dès le début, avant même l’achat de la
machine, devient une évidence.
Et c’est là que le cerveau se met à faire tilt.
Je commence à penser argent. À me demander combien je suis prêt à consacrer à
ce projet. À réaliser que le permis, le fameux sésame, le
“sans-quoi-rien-n’est-possible”, a lui aussi un coût qu’il va falloir assumer.
La planification prend alors une autre dimension : plus réaliste, plus concrète, mais tout aussi motivante.
La budgétisation
Je me mets donc en quête de la moto-école idéale. Et là, les
premières recherches sur Internet ne m’aident pas beaucoup. Je tombe sur une
avalanche d’informations sur le permis A2, sur les démarches, sur les questions
à poser… mais quand il s’agit de trouver des retours fiables sur les
moto-écoles proches de chez moi, c’est le désert.
Ou plutôt, c’est l’inverse : je trouve surtout des avis de mécontents, et on
sait que ce sont souvent eux qui s’expriment le plus. Pas très pratique pour se
faire une idée sereine.
Je décide donc de faire ce que tout le monde finit par faire
: aller voir sur place.
Je pousse la porte de plusieurs moto-écoles, je discute, je compare, je pose
mes questions, j’essaie de comprendre ce qu’on me propose. Petit à petit, je me
constitue un vrai petit dossier, avec les différents devis, les formules, les
heures obligatoires, les options possibles. Bref, je commence enfin à avoir une
vision concrète de ce que ce projet va me coûter.
Et à partir de là, je peux dresser un premier “budget moto”.
Un budget global qui inclut plusieurs postes indispensables :
- Le
permis moto, évidemment, la base du projet.
- L’équipement,
volontairement placé avant la moto elle-même, parce qu’il est essentiel et
obligatoire pour les cours.
- La
moto, celle qui me permettra de rouler régulièrement avant le grand
voyage.
- L’assurance,
incontournable pour pouvoir prendre la route sereinement.
En regroupant tout ça, je réalise que ma crise de la
quarantaine commence à avoir une vraie structure.
Ce n’est plus juste une envie ou un délire : c’est un projet complet, réfléchi,
que je prépare étape par étape pour qu’il se passe en douceur, et qu’il soit
surtout une réussite.
La suite au prochain épisode !
Le conseil du No Rush Garage
Prends ton temps.
Le plaisir commence bien avant de tourner la clé.
Et toi ?
Tu rêves toi aussi de passer le permis moto, mais tu ne sais pas par où commencer ? Laisse un commentaire, partage ton expérience ou ton blocage du moment, on en parle entre motards du dimanche, sans chrono ni jugement.